Margaux Bellanger est CD2A – chargée de développement de l’Action Associative - dans la délégation de la Sarthe. Responsable de la Friperie de la flèche et en binôme sur la gestion de celle du Mans, elle organise et participe également aux sorties nocturnes (bowling, cinéma spectacle) : « Nous faisons tout ce qu’il faut pour sortir les personnes de leur solitude en proposant des sorties le soir, chose qu’ils ne peuvent pas forcément faire à cause de leur handicap ».
Initialement, Margaux passe un BAC Pro suivi d’un BTS prothésiste dentaire. « C’est un beau métier, mais il me manquait le contact humain ». Explique-t-elle. Après avoir obtenu son diplôme en 2020, elle se réoriente et commence son service civique à APF France handicap quelques-mois plus tard. Cette même année, Margaux poursuivra en CDD puis en CDI en tant que CD2A, poste qu’elle occupe actuellement.
« Je ne connaissais ni APF France handicap, ni le handicap. Dès ma première journée j’ai côtoyé la friperie et j'ai fait la lecture aux adhérents. Je ne suis jamais repartie. » se remémore-t-elle. L’ambiance au sein de l’équipe et la proximité avec les adhérents et les bénévoles renforce sa volonté d’exercer quotidiennement à son poste. « Dans mon précédent métier, j’étais assise à un poste et je créais des prothèses. Je rendais le sourire aux gens littéralement, aujourd’hui je fais la même chose mais en faisant des activités et en accompagnant les personnes en situation de handicap. J’aime ce que je fais. Je suis bien là où je suis. Et surtout, je sais que ce je fais a du sens ».
Appréciées de tous, les sorties nocturnes ont été mises en place début 2022 et ont directement remporté un franc succès. Initialement une sortie était organisée mensuellement. À ce jour, deux sorties ont lieu par mois. Concrètement, Margaux gère au quotidien ces sorties de l’amont (dès les inscriptions), jusqu’à l’accompagnement à l’activité. Prévues 4 à 5 mois à l’avance, son intervention implique la gestion des transports, qu’elle effectue parfois lorsque le budget le nécessite.
Les personnes sont destinataires du planning des activités sur 3 mois où elles peuvent s’inscrire. Ce qui est plus compliqué à ce jour, c’est la gestion des demandes car nous nous rendons compte qu’elles sont nombreuses. Les groupes sont composés de 4 personnes en situation de handicap pour un accompagnateur. Ce qui est compliqué, c’est l’arbitrage quant à la participation des personnes aux activités car il y a beaucoup de demandes (une dizaine d’inscriptions pour 4 places). « Le choix est effectué en fonction de leur présence à la délégation, les sorties qu’ils ont l’occasion de faire en dehors de ces sorties nocturnes. J’essaie de voir s’ils sont inscrits aux prochaines. La priorité est généralement donnée aux personnes les plus isolées. C’est un travail et un arbitrage fait avec ma collègue qui s’occupe des activités journées. » précise Margaux.
Concernant son activité à la friperie de la Flèche, Margaux s’y rend 1 fois par semaine pour assurer certains créneaux pour pallier l’absence de bénévoles. Le site va bientôt fermer dès suite de recettes trop maigres et un manque de bénévoles. « Mon rôle c’est d’encadrer les bénévoles et gérer les recettes de la friperie. J’en profite régulièrement pour saluer le groupe relai présent également sur la Flèche. Les bénévoles sont attachants, j’aime beaucoup parler avec eux. Il y a une vraie convivialité. » explique Margaux.
« Je gère également les stocks. On reçoit beaucoup de dons de vêtement au Mans. L’alimentation des friperies est basée sur le don de vêtements, chaussures et accessoires à la délégation ou directement à la friperie. Le mardi une équipe de bénévoles tri les dons avant d’être dispatchés en fonction des saisons et de l’âge. » raconte Margaux, avant de poursuivre : « Nous avons une certaine exigence sur la qualité des vêtements. Nous mettons donc en place un contrôle minutieux des vêtements en le soumettant à vérification auprès de plusieurs personnes car d’une personne à l’autre on ne voit pas les mêmes imperfections. Une fois les vêtements sélectionnés, ils sont emmenés à la friperie pour être étiquetés. Ce que nous ne prenons pas est envoyé au relai ». La friperie reçoit beaucoup de dons, surtout en ces périodes de fin d’années. Sur l’ensemble des vêtements, Margaux estime à 45% le taux de vêtement pouvant être remis en circulation au sein de la Friperie. Ce pourcentage s’explique par l’exigence des équipes à vouloir fournir des vêtements de qualité. Ouverte depuis 2016, la boutique est connue des habitants et la bonne communication favorise le fait de bénéficier d’autant de dons.
Ce que j’aime dans mon activité c’est la convivialité et la proximité avec mes collègues et les bénévoles. « J’adore les sorties et surtout le fait de constater qu’une activité banale peut avoir un caractère exceptionnel pour d’autres. Ça n’a pas de prix. Entendre des retours du types « c’était génial ! » à la fin de l’activité, ça fait plaisir. De plus, être au contact de personnes en situation de handicap c’est hyper intéressant. On ne se rend pas compte de la richesse des histoires de ces personnes. C’est l’école humaine. C’est ce que j’apprécie dans mon activité et ça fait prendre de la distance et relativiser sur son quotidien. ».
Margaux conclut sur les Handilympiades : « On a eu la chance de participer aux Handilympiades grâce à APF France handicap et nous a permis de nous rassembler autour du sport. On a oublié nos handicaps pour découvrir, ou pratiquer des sports. Par exemple, dans mon équipe, il y avait un joueur de basket fauteuil : il a adoré faire parti des Givrés. Le sport est une activité fédératrice. Plus largement, j'ai eu la chance de participer à plusieurs temps forts entre les Handilympiades, le Congrès, les 90 ans d’APF France handicap… 2023 était une grande et géniale année pour moi. »